Qui prend soin des carrières ? Le rôle des universités dans la construction d’une nouvelle logique de soins

Résumé

Cet article analyse l’impact des responsabilités familiales sur l’engagement académique des étudiant·e·s en master du Centre universitaire des sciences économiques et administratives (CUCEA) de l’Université de Guadalajara, dans une perspective de genre et de justice sociale. Une méthodologie qualitative et exploratoire, appuyée sur des statistiques descriptives, a été utilisée, combinant une enquête de 57 questions et des entretiens semi-structurés en profondeur avec des étudiant·e·s en situation de soins. Les résultats montrent que seulement 13,04 % des étudiant·e·s assument des responsabilités de soins, ce qui révèle l’exclusion structurelle d’un grand nombre de personnes aidantes des programmes de troisième cycle. De plus, tous les étudiant·e·s concerné·e·s exercent également une activité rémunérée, ce qui entraîne une triple charge de travail ayant un impact négatif sur leur bien-être et leur participation académique, notamment dans les activités extracurriculaires. Bien que les programmes en format exécutif offrent une plus grande flexibilité, le soutien institutionnel demeure limité et informel, dépendant principalement de la bienveillance du corps enseignant. L’article conclut que les établissements d’enseignement supérieur doivent reconnaître formellement les responsabilités de soins et mettre en place des politiques garantissant des conditions équitables pour les étudiant·e·s aidant·e·s. Cela implique une transformation institutionnelle pour promouvoir une redistribution plus juste des responsabilités de soins, dans le cadre de la construction d’un nouveau contrat social où le soin est envisagé comme une responsabilité collective et un pilier des systèmes éducatifs inclusifs et démocratiques.