Entre collégialité et managérialisme : l'autonomie académique en Argentine, au Chili et au Mexique

Mots-clés: Gouvernance universitaire, profession académique, autonomie académique, APIKS

Résumé

Cet article explore les perceptions des universitaires quant à leur participation aux modèles de prise de décision et de gestion dans les universités de ces trois pays, en se concentrant particulièrement sur la manière dont les réformes basées sur la nouvelle gestion publique (NGP) ont affecté l'autonomie académique. Grâce à une approche comparative utilisant les données de l'enquête « The Academic Profession in the Knowledge-Based Society » (APIKS), l'étude analyse la manière dont ces transformations ont varié dans chaque contexte national. Au Mexique, les universitaires font état d'une plus grande influence dans la prise de décision, même si elle est tempérée par une centralisation croissante et des exigences d'efficacité. Au Chili, la perception de la participation est considérablement plus faible, reflétant une érosion de la gouvernance collégiale due à la progression du managérialisme. L'Argentine, quant à elle, présente un équilibre entre les deux tendances, maintenant une certaine capacité à influencer les structures collégiales, bien que la gestion soit de plus en plus professionnalisée. L'étude souligne également que, bien que l'évaluation par les pairs reste pertinente en Argentine, au Mexique et au Chili, les mécanismes de gestion ont gagné en prépondérance, limitant l'autonomie académique. En conclusion, l'article montre comment l'adoption du PNG a produit des formes hybrides de gouvernance universitaire, générant des tensions entre les valeurs traditionnelles de l'autonomie académique et les nouvelles exigences managériales, avec des variations significatives dans chaque pays.

Bibliographies de l'auteur

José Joaquin Brunner, Université Diego Portales

Chilien, docteur en sociologie de l'université de Leiden, Pays-Bas. Professeur à l'université Diego Portales au Chili, où il dirige le programme de doctorat en enseignement supérieur et la chaire UNESCO sur les politiques et systèmes d'enseignement supérieur comparés. Ses principaux axes de recherche sont l'économie politique et la gouvernance de l'enseignement supérieur, ainsi que l'analyse culturelle de la modernité. Consultant et conférencier dans plus de cinquante pays, il est l'auteur de revues universitaires indexées, de plus de quarante livres et d'une centaine de chapitres de livres.

Mario Alarcón, Université Diego Portales

Chilien. Doctorat en enseignement supérieur de l'université de Leiden, Pays-Bas. Maîtrise en gestion et en politique publique, Université du Chili. Ingénieur civil industriel, Universidad Técnica Federico Santa María, Chili. Professeur à la faculté d'éducation de l'université Diego Portales (Chili). Ses recherches portent sur la gouvernance du système d'enseignement supérieur, le gouvernement universitaire et la profession académique. Il a occupé des postes de direction dans des universités chiliennes, tant dans le domaine académique qu'administratif.

Publiée
2024-12-27
Comment citer
Brunner, J. J., & Alarcón, M. (2024). Entre collégialité et managérialisme : l’autonomie académique en Argentine, au Chili et au Mexique. Enseignement Supérieur Et Société, 36(2), 41-66. https://doi.org/10.54674/ess.v36i2.951
Rubrique
Articles Dossier thématique