Approches intersectionnelles des trajectoires éducatives dans les universités publiques

Résumé

Cet article fait partie d'un projet de recherche doctorale en cours dans lequel nous analysons comment les dimensions socio-économiques, politico-institutionnelles, pédagogiques-curriculaires et subjectives s'entremêlent dans la construction des trajectoires éducatives à l'UNRC, dans une perspective qui articule le droit, la complexité et l'intersectionnalité. Nous comprenons les trajectoires comme des processus non linéaires, situés et influencés par des relations de pouvoir, dans lesquels l’accès, la continuité et la sortie sont configurés à l’intersection des dimensions structurelles, institutionnelles et subjectives. À travers l’analyse de trois expériences – de continuité, de discontinuité et de désaffiliation –, nous démêlons les manières dont les inégalités et les privilèges s’articulent dans les parcours éducatifs, influençant les tournants et les (im)possibilités de maintenir la vie académique. L’analyse comprend trois niveaux : structurel (intersections entre classe, genre, territoire), institutionnel (critique du modèle pédagogique et épistémique) et les pratiques de résistance et de réaffiliation qui permettent de nouvelles significations et manières d’habiter l’université, dans des contextes divers. Nous soulignons également la puissance des méthodologies sensibles et intégrées qui permettent des récits réflexifs et redéfinissants pour ceux qui les partagent. Nous concluons que l’université publique est un espace de dispute entre logiques d’inclusion et d’exclusion et projets transformateurs. Nous nous dirigeons vers une université qui accueille des personnes d’horizons divers et qui promeut la justice épistémique, de genre et sociale.